La danse orientale

La danse orientale, est une danse d’origine égyptienne, développée au Maghreb et au Proche-Orient, qui comprend de nombreux styles. Le style majeur « Raqs Sharqi » (en arabe : رقص شرقي) s’est imposé en Occident à partir des années 90 et connaît un succès grandissant.

A l’origine, la danse orientale est une danse spontanée et improvisée, mais elle est aujourd’hui enseignée de manière académique partout dans le monde.


Histoire de la danse orientale

La danse orientale Raqs Sharqi (le terme « danse du ventre » est considéré comme réducteur, il a été donné à l’époque de Napoléon en Égypte, sachant que Raqs Sahrqui signifie en Egypte même « danse orientale ») est originaire d’Égypte et est surtout présente au Proche-Orient et au Maghreb; elle est dansée essentiellement par des femmes et s’est développée dans le monde entier.

À la fois admirée et détestée en Égypte de nos jours, elle s’est davantage répandue en Occident où elle compte désormais des millions d’adeptes.

En arabe, elle est appelée Raqs sharqi (littéralement : danse orientale) et en turc Oryantal dansı, qui a donné le terme de « danse orientale ». Elle est reconnue comme l’une des plus anciennes danses du monde, surtout en Égypte et dans les pays du Proche-Orient (Liban, Turquie, Syrie, Irak), ainsi qu’en Grèce.

Certains pensent que l’origine de cette danse remonte aux anciens rites de fertilité, associés à la fois à la religion et à l’ésotérisme. Très peu de sources valables d’informations sont accessibles sur le sujet, voilà pourquoi il existe autant de mythes autour de l’origine et de l’évolution de cette danse. Elle se développe particulièrement en Égypte au xe siècle avec l’arrivée d’une population d’Inde.

C’est en 1926 que fut ouvert au Caire par la danseuse et actrice syrienne Badia Masabni les premiers lieux de spectacle. Si de nos jours c’est la forme égyptienne qui domine dans les cours et spectacles, c’est en raison de la notoriété acquise par les danseuses égyptiennes lorsque Le Caire devint la capitale de ce type de spectacle dans les années 1930. Les danseuses orientales de l’époque (Samia Gamal…) sont formées entre autres par des professeurs de ballet classique, ce qui permet de fusionner une gestuelle très orientale (mouvements du bassin et du tronc) avec des mouvements mieux adaptés à des spectacles de scène (déplacements, arabesques, tours…).

Il n’existe pas de documents précis concernant les pas, la codification ou la chorégraphie. Il s’agit davantage d’une transmission orale.

La danse orientale est adulée, aimée, reniée, voire interdite dans certains pays dont ceux d’origine. Les danseuses égyptiennes sont considérées comme des prostituées tandis qu’en Occident, les jeunes générations présentent cet art dans les théâtres.

Elle soulève parfois le voile du tabou et du sacré.

Les Français ont découvert la danse orientale lorsque les soldats de Bonaparte débarquèrent pendant la campagne d’Égypte. Venant d’une société relativement pudibonde, la moindre nudité leur était alors perçue comme un puissant aphrodisiaque. En voyant ces femmes se déhancher langoureusement, ils assimilèrent la danse orientale à une invitation à la prostitution et il est vrai que certaines prostituées se sont improvisées danseuses causant de graves préjudices à l’art. Plusieurs fois interdite, la danse du ventre devint dans les années 1930 le morceau de bravoure des comédies musicales égyptiennes.


Histoire et Culture d'une Danse Ancestrale

Raks Sharki par Caroline Châtel

Dans toutes les civilisations brillantes (pharaonique, grecque, mésopotamienne, arabe, indienne…) la danse et la musique jouaient un rôle non négligeable dans la vie quotidienne, et l’on pratiquait de nombreux cultes religieux en l’honneur des dieux. Il existait également une croyance fort répandue selon laquelle la femme, concevant la vie, possédait un pouvoir magique. Ainsi, en l’honneur de la « déesse mère », les femmes exécutaient des danses de fertilité.

Au fil du temps, et avec la naissance de nouvelles religions (judaïsme et christianisme) prônant l’existence d’un dieu unique, ces rituels sacrés vinrent à disparaître. En effet vénérer plusieurs dieux allait à l’encontre du fondement de ces deux religions. Les nouvelles règles imposées par celles-ci, et la conquête de l’Islam furent certes un obstacle à toute danse, mais instinctivement les femmes surent préserver certains rituels chantés et dansés, et ce de génération en génération.

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Les différents styles de la danse orientale

La danse orientale est traditionnellement pratiquée par les femmes, qui expriment par cet art leur féminité, leur vitalité, mais aussi leurs sentiments, joies et peines. Il en existe plusieurs styles, dépendant du pays d’origine, et aussi de multiples fusions émergentes. De façon générale, cette danse se caractérise par la dissociation des parties du corps (isolations) qui peuvent bouger indépendamment l’une de l’autre. Cet art compose aussi bien avec les rythmes saccadés que lents et fluides.

On retrouve différents styles :

  • le Baladi et Shaabi (danses populaires),
  • le Raqs Sharqi (la plus répandue mêlant les influences modernes),
  • les folklores (Saïdi, Fellahi, Bambouti…)
  • et également les fusions (flamenco-oriental, tango-oriental, Tribal…)

Elle peut utiliser comme accessoire

  • un voile (ou deux : double voile voire plus),
  • des ailes d’Isis (voile plissé),
  • une canne (Saidi: inspirée du raqs tahtib masculin avec des bâtons),
  • Melaya Leff (grande étoffe séparée au milieu par une broderie et décorée avec des paillettes dorées ou argentées),
  • des sagattes (castagnettes en métal),
  • Shamadan (candélabre porté sur la tête) …

La pratique de la danse orientale est apparue en Europe et en Amérique dans les cabarets au milieu des années 1930 et années 1940, d’où est issu l’étincelant costume deux pièces brodé de pierres et de paillettes. Depuis les années 1990, cette danse connaît un essor fulgurant partout dans le monde.

Contrairement à ce que l’on peut penser, la danse orientale ne se limite pas à des mouvements du bassin. En effet, elle sollicite souplesse et tonicité du buste, des épaules, des bras, des mains, du bassin et du ventre. Elle permet de tonifier les cuisses, d’assouplir les articulations, de bien développer les abdominaux et d’entretenir le dos. Certains mouvements amples demandent une souplesse extrême du dos mais l’essentiel réside dans la contraction musculaire, si bien qu’on peut pratiquer cette danse à tout âge en fonction des limites de chaque danseuse ou danseur.

Le danseur étoile Patrick Dupond a récemment dansé « oriental » à l’IMA et déclaré

« Il est temps aussi que l’Orient et l’Occident se tiennent la main et que l’Orient puisse envahir les théâtres et montrer que la danse orientale n’est pas qu’une danse de cabaret mais plutôt une danse sacrée. »

Une chance inouïe que Patrick Dupond a pu offrir à l’Orient grâce à son nom.


Les légendes de la danse orientale

Quelques articles sur les légendes de la danse orientale qui ont marqué mon évolution artistique :


La Danse orientale au cinéma

La première apparition dans un film d’une danseuse orientale date de 1894, avec Fatima, danse du ventre, d’une durée de 1 minute.

Sur le plateau du premier studio de cinéma que Thomas Edison avait fait construire en 1893, « la danseuse Fatima, que l’on avait placée devant un décor exotique pour qu’elle exécute une “danse du muscle”, autrement dit une danse du ventre, avait effrayé les censeurs puritains qui avaient exigé qu’elle soit en partie dissimulée par la surimpression de caches photographiques noirs (blancs dans le copies positives), positionnés l’un au niveau du bas-ventre, le second au niveau des seins, deux parties de sa personne que Fatima savait si bien remuer. Heureusement, l’original non censuré a été conservé »7 au MoMa (Musée d’Art moderne de New York) qui a reçu en donation tous les films conservés de l’Edison Manufacturing Company.

À cause de l’action des religieux et de certaines danseuses égyptiennes, qui se prostituent et offrent des spectacles lascifs, parfois même vulgaires, les danseuses orientales se font rejeter par leur société d’origine. La vision occidentale a heureusement changé la donne grâce notamment aux spectacles dansés dans les théâtres et au cinéma.

Kaouther Ben Amor, danseuse et chorégraphe, crée dans les films « Hors-la-loi » de Rachid Bouchareb et « Tunis By Night » du réalisateur tunisien Elyes Baccar, des tableaux de danse orientale rendant hommage aux films musicaux des années cinquante et aux cours enseignés dans les écoles de danse.


Source : Wikipedia